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Avec les chiens, sur la voie du Roi en Laponie Suédoise

Dans les montagnes de Laponie Suédoise par Stephanie Peluchon (de Husky Voice)

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Pour un musher travaillant dans l’industrie du tourisme près de Kiruna en Suède, la cerise sur le gâteau en fin de saison hivernale est d’aller en tour dans les montagnes, en suivant de temps en temps la « kungsleden », la « voie du roi », chemin balisé, célèbre pour les skieurs de fond l’hiver et les randonneurs l’été.

Mon compagnon et moi, suivis de deux de ses cousines et d’un ami, avions décidé de partir cinq jours avec mes chiens et les chiens de mon ancien patron.

Le lundi 22 mai 2013, nous voilà donc en route pour Nikkaluokta : cinq personnes, toutes d’origine suédoises, sauf moi, la petite Française, 12 de mes chiens et 18 sibériens de la société JVT, 190 kilos de viande pour les chiens, 15kg de croquettes et tout l’équipement nécessaire à notre petit périple.

Nous avions décidé de commencer notre tour à Nikkaluokta, en direction de Vistas, puis d’Alesjaure, Sälka, puis, retour à Nikkaluokta. Des étapes journalières entre 20 et 40 kilomètres. Les deux cousines de Sven étant novices, nous avions choisi de dormir dans les campements aménagés par la société de tourisme suédoise, STF, plutôt que sous une tente, pour des raisons de confort. Pour une somme d’environ 40 euros par personne, le voyageur peut s’arrêter dans ces campements offrant des cabanes chauffées avec des lits superposés, une cuisine équipée et très important, un sauna pour se relaxer et se laver en fin de journée. Le luxe !

Les traîneaux remplis, les chiens attelés, les novices briefées, nous voilà prêts à partir. J’ai toujours le cœur qui bat très fort quand je commence un tour dans les montagnes. C’est un moment magique et très émotionnel pour moi. C’est difficile d’expliquer pourquoi, mais j’ai toujours la gorge nouée par l’émotion au moment de libérer l’ancre de mon traîneau.

Cette première journée s’annonçait sous le signe de l’eau… Nous devions suivre la vallée de Vistas, qui suit le lit d’un cours d’eau, peu profond, mais que nous devions parfois traverser, car la couche neigeuse avait commencé à fondre par endroits. Nous avions prévenu nos compagnons de voyage qu’ils auraient peut-être les pieds mouillés en arrivant au campement. Mes chiens ayant peu d’expérience de l’eau, la journée fut quelque peu éprouvante par moments, Indi et Lilla My, mes chiens de tête, refusant catégoriquement de rentrer dans l’eau. Indi me lançant des regards du genre « Tu peux toujours essayer, mais je ne me mettrai pas les pieds dans l’eau », je devais me tenir dans l’eau jusqu’aux mollets et tirer Indi, me résistant de tous ses 25 kilos, pour faire traverser l’attelage.

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Une fois arrivé au campement de Vistas, mon attelage a eu droit à de très grandes félicitations pour avoir bravé ce nouvel élément. Indi ne se laissa pas amadouer si facilement et je sentais bien qu’il m’en voulait pour ce trajet « humide ». C’est mon premier chien, mon petit préféré et il sait comment me communiquer ses sentiments. Et en bon mélange de sibérien et de malamute, il me « bouda » pendant les 24 heures suivantes !

La météo du jour suivant était peu agréable. Brouillard et neige fondue. L’étape du jour nous faisait passer par un plateau. Avec ce temps, nous n’aurions pas vu grand-chose. Nous décidâmes de rester une nuit de plus à Vistas. Le temps s’éclaircit dans l’après-midi et après une longue sieste, notre petit groupe décida de faire un peu de marche à pied pour explorer la vallée. Björn, expert en ski de fond, décida d’aller skier tiré par un des chiens. Il essaya d’abord de prendre un grand mâle Alaskan, fort, mais à l’intelligence peu développée. Le pauvre chien ne comprenait pas ce que l’on voulait de lui. Pourquoi partir quand ses amis étaient allongés à dormir ? Après plusieurs tentatives, Björn décida de l’échanger pour une jeune femelle sibérienne blanche, chienne de tête dans l’attelage de Sven. Très contente de l’opportunité de se dégourdir les pattes, la petite sibérienne l’entraina à travers la vallée à grande vitesse.

Le mercredi matin, le beau temps était revenu, avec des températures assez élevées pour la saison. Les chiens et nous allions avoir chaud. Alors que nous nous apprêtions à partir, un hélicoptère surgit du fond de la vallée et vint se stationner dans les airs, juste à côté de nous. C’était un peu surréaliste. On aurait dit un plan de film. J’étais occupée à changer un chien d’attelage, tandis que les occupants de l’hélicoptère nous observaient. Une fois leur curiosité satisfaite, ils s’éloignèrent rapidement.

L’étape du jour nous emmena vers la fin de la vallée de Vistas, puis sur un plateau, pour redescendre ensuite vers la vallée d’Alesjaure.

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Le lendemain, notre destination était Sälka. C’est l’un de mes endroits préférés. La vallée est magnifique, entourée de sommets élevés. Le campement STF est composé de cabanes plus anciennes, qui donnent une atmosphère authentique à l’endroit. Pour y aller, il faut passer par le col de Tjäkta, à 1413 mètres. Ça monte… Il faut pousser le traîneau, mais une fois le col passé, la piste jusqu’à Sälka est magnifique. C’est ma préférée de tout le parcours.

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7Dans le silence du voyage, où l’on entend que la respiration des chiens, le cliquetis des mousquetons ou le glissement des patins du traîneau sur la neige, on peut parfois distinguer le cri des perdrix des neiges (ou lagopèdes alpins). Ces oiseaux sont en période de reproduction en avril et leurs cris stridents retentissent dans les montagnes. Parfois, des imprudents s’attardent trop longtemps sur des rochers lorsque nous les approchons avec les chiens, qui accélèrent la cadence, avec l’espoir de croquer quelques plumes en chemin…

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Notre dernière étape nous ramènera à Nikkaluokta. D’autres guides nous avaient prévenus que l’état neigeux entre le Kebnekeise et Nikkaluokta n’était pas bon, mais nous avions décidé de tenter notre chance. Les 25 premiers kilomètres furent excellents, mais ce ne fut pas le cas des 20 derniers… Même si nous avons eu beaucoup de neige cet hiver, le vent a chassé la poudreuse dans cette vallée qui est un couloir étroit entre des sommets élevés. La météo est souvent mauvaise dans la vallée du Kebnekeise, plus haut sommet en Suède, de 2111 mètres. Il y a un an, un Hercules de l’armée norvégienne faisait des manœuvres dans la vallée. Les locaux disent que les vents ascendants et descendants ont peut-être surpris le pilote et l’appareil s’est écrasé sur l’un des massifs.

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Notre fin de parcours fut donc un peu plus difficile, avec moins de neige, plus d’herbe, encore un peu d’eau, mais rien n’arrêta nos vaillants coursiers, heureux d’être sur le chemin du retour.

C’est toujours magique de partir avec les chiens dans les montagnes. On y rencontre peu de monde, les paysages sont magnifiques. Même les chiens aiment ce tour. Un de mes chiens, Storm, a tendance à s’ennuyer sur certaines pistes que je pratique tout l’hiver avec mes clients. Il commence alors à jouer dans l’attelage et cesse de tirer. Je dois le laisser parfois au chenil pour qu’il retrouve sa motivation. Mais pendant cinq jours en montagne, il ne perd jamais sa concentration et tire le traîneau plus fort que jamais. 

Un grand merci a Stephanie, pour nous avoir fait partager son experience du tourisme et de son amour pour ses chiens et ce metier.

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